Connaître mes droits citoyens #1

MANIFESTER

Manifester est un droit inscrit dans la Déclaration universelle des droits humains de 1948.
Ce droit permet d’exprimer librement ses convictions et croyances, de se rassembler publiquement pour faire entendre nos voix.
 
C’est un droit citoyen car il permet d’exprimer son mécontentement par rapport à des problèmes sociétaux, des mesures prises par le gouvernement, voire l’inaction de l’État.
 
Le droit international ne prévoit globalement pas de soumettre les manifestations à une autorisation préalable des États. Il pourrait en effet y avoir des dérives si l’État pouvait choisir d’interdire ou d’autoriser des manifestations. La préservation de ce droit semble donc impliquer la liberté de manifester sans autorisation préalable de l’État.
 
Cependant, selon l’article 22 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, à propos du droit de manifester : « L’exercice de ce droit ne peut faire l’objet que des seules restrictions prévues par la loi et qui sont nécessaires dans une société démocratique, dans l’intérêt de la sécurité nationale, de la sûreté publique, de l’ordre public, ou pour protéger la santé ou la moralité publiques ou les droits et les libertés d’autrui. Le présent article n’empêche pas de soumettre à des restrictions légales l’exercice de ce droit par les membres des forces armées et de la police. »
 
La France, sur ces principes de protection de l’ordre public et de santé publique, soumet donc les manifestations à autorisation préalable. Il est en effet obligatoire de déclarer, en préfecture ou à la mairie, la manifestation ainsi que son objectif et le parcours prévu. Ainsi, toute manifestation non déclarée peut entraîner une poursuite des organisateurs·rices allant jusqu’à 6 mois d’emprisonnement et 7500 € d’amende (article 431-9 du Code pénal).
 

Ce contrôle des manifestations peut entraîner des dérives. Nous vous proposons de consulter le rapport d’Amnesty International France « Un droit, pas une menace » qui recense des restrictions disproportionnées au droit de manifester qui ont eu lieu en France depuis 2015. 

Le principe de nécessité voudrait que l’interdiction totale de la manifestation soit le dernier recours, ce rapport démontre notamment que certaines manifestations ont été interdites sans compromis ou proposition de solutions alternatives. D’autres manifestations ont été interdites car supposées non pacifiques sans qu’aucun élément ne le justifie. Des militant·e·s ont également été privé·e·s de leur droit de manifester sans motif légitime.
 
Amnesty International France vous propose de défendre ce droit citoyen indispensable à notre liberté d’expression et d’action. Agissez ici.